Alors qu'est ce qu'on fait ?

Alors qu'est ce qu'on fait ? On panique ? Ou nous pouvons agir : l'action annule la peur.

La probabilité que les choses se passent mieux augmente si :

Nous augmentons ainsi les chances que cette compréhension de la situation et cette organisation qui en découle remontent aux sommets des hiérarchies des pays, et permettent d'éviter l'apparition de dictatures.

Le changement ne peut venir que de la base d'une hiérarchie

Par définition, la démocratie est un système remontant : les élus bougent uniquement quand la base bouge.
Tant que nous ne serons pas majoritaires à changer nos modes de vie, les élus ne changeront pas. Le changement viendra uniquement par la base. Par nous tous. Et non pas par le sommet d'une hiérarchie.

Celà commence par choisir des habitudes de vie plus mesurée. C'est à dire consommer moins : moins de pétrole, de gaz, de charbon et de minerais. C'est à dire acheter moins de choses, et produites le plus près possible de chez soi, avec le moins de machines possible. Une vie plus mesurée mène à une meilleure santé et à une cohérence intérieure, donc à une vie plus heureuse. Ca vaut le coup.

Si en plus d'adopter un mode de vie plus mesuré, nous préparons des plans et nous nous organisons à l'avance, le jour où le choc arrivera, ça se passera mieux que si nous restons le ventre mou. Au lieu d'attendre la dernière goutte de pétrole, nous avons intérêt à produire de nouveau localement tout ce qui est essentiel pour survivre, à commencer par l'alimentation.

Voter avec son portefeuille

Pour soutenir et encourager cette production locale, la première chose que nous pouvons faire est d'acheter uniquement des produits locaux, en achetant ce qui a été produit localement et qui est essentiel pour survivre. En achetant en priorité une alimentation locale, la moins mécanisée possible, ayant utilisé le moins d'engrais et de pesticides possible, la moins transformée possible, dans le moins d'emballages possible.

Ca s'appelle voter avec son portefeuille.

Et c'est la seule façon efficace de voter, parce qu'aujourd'hui c'est l'argent qui dirige le monde.

Quand nous achetons ce qui est nécessaire pour vivre et qui est produit localement, celà représente un vote pour ce que nous souhaitons. De la même façon, tout ce que nous n'achetons pas, c'est un vote pour ce que nous ne souhaitons pas, c'est une façon de voter pour ce que nous ne voulons pas.

Tout ce qui n'est pas essentiel pour vivre, tout ce que nous n'achetons pas, en plus d'être une façon de voter, fait faire aussi énormément d'économies.

Ce que nous refusons d'acheter et ce que nous achetons sont deux façons de voter, et qui sont les seules façons efficaces de voter. Car les producteurs dont les clients diminuent chaque jour finissent par mettre la clé sous la porte. Ceux dont les clients augmentent chaque jour subsistent.

"Quand on a de quoi se nourrir et s'abriter, pourquoi courir après l'argent et le pouvoir ?" Sapiens - Une brève histoire de l'Humanité - Yuval Noah Harari

Ne vaut il pas mieux conserver une démocratie en étant heureux d'avoir de quoi nous nourrir et nous abriter, plutôt que de dépenser tout ce que nous pouvons pour des produits dont nous n'avons pas vraiment besoin et de nous retrouver sous régime dictatorial à cause de la survenue du coup inévitable de famines ?

Cohésion

Changer ses habitudes de vie, les tenir dans la durée, ce n'est pas facile quand nous faisons partie des précurseurs. C'est un acte réellement courageux de tenir ce mode de vie mesuré quand la majorité de la population continue de vivre de façon démesurée.

Pour celà, il est important de s'entourer de personnes qui font ces mêmes choix de vie mesurée. S'entourer de personnes qui ont envie d'avancer, avec un état d'esprit positif et une réelle envie de changer, en commençant par soi-même. Des personnes qui agissent concrètement, en changeant réellement leur mode de vie.

Du concret. Pas que du blabla.

Agir diminue l'angoisse et l'anxiété. L'action crée de l'optimisme.

Plus nous sommes nombreux à changer de mode vie, plus nous avons de chances de nous en sortir. Seul, planqué dans un blockhaus, aucune chance de s'en sortir : au bout d'un moment, les réserves de conserves seront épuisées. Le réseau que nous nous sommes constitué, c'est à dire les personnes à qui nous avons rendu service et qui sont prêtes à nous rendre service, est un facteur de survie.

Les habitudes de vie que nous aurons mises en place sont un facteur de survie.

Faire pivoter le troupeau de moutons

En résumé :

Il y a un constat. Dès qu'un certain nombre de moutons qui changent de direction est atteint, tout le reste du troupeau suit d'un coup cette nouvelle direction en bloc.

La population se comporte comme un troupeau de moutons. Car la majorité de la population n'a pas le temps, ou trop la flemme, de réfléchir sur la situation actuelle. Cette majorité de la population s'en remet donc aux autres pour réfléchir et décider à leur place. Si de plus en plus de personnes changent leurs habitudes de vie, il suffit qu'un certain petit pourcentage de la population ayant adopté un mode de vie mesuré soit atteint, pour que tout le reste de la population suive d'un coup et bifurque vers ce même mode de vie.

Ce virage vers un mode de vie mesuré pourra voir lieu si ceux qui possèdent le plus actuellement sont ceux qui font le plus d'efforts pour adopter ce mode de vie plus mesuré. Car dans le cas contraire, ceux qui possèdent le moins n'éprouveront qu'un sentiment d'injustice qui ne mène qu'à la colère et aux conflits. C'est à ceux qui consomment le plus actuellement de réduire ces dépenses énergétiques non essentielles, en commençant par renoncer par exemple aux jets privés, aux voitures avec chauffeurs, aux voyages touristiques dans l'espace...

Si ceux qui possèdent le plus montrent le bon exemple, nous avons une chance de nous en sortir.

Que se passerait il si la majorité de la base adoptait un mode de vie mesuré ?

Imaginons ce qui se passerait si la majorité de la population, du jour au lendemain, achetait très peu de choses, uniquement l'essentiel pour vivre et qui soit produit le plus proche possible de chez soi, avec le moins de mécanisation possible. Que se passerait il ?

Beaucoup d'industries seraient contraintes de changer leur fusil d'épaule sous peine de mettre la clé sous la porte. Ces industries, pour subsister, devraient réorganiser leur fonctionnement en s'installant au plus proche des consommateurs, en produisant avec le plus de ressources locales possible, avec le moins de transports possible, et avec le moins de machines possible. Le nombre de petites exploitations agricoles augmenterait, de plus en plus de monde reviendrait travailler dans l'agriculture. Pour nourrir ceux qui resteront en ville, le transport ferroviaire reprendrait le pas sur les déplacements de loisirs qui sont autrement moins vitaux que d'assurer le transfert de l'alimentation vers les zones densément peuplées. Les transports en vélo cargo ou à remorques et à assistance électrique se démultiplieraient dans les villes pour redistribuer cette alimentation depuis les gares vers les magasins, pour compléter la flotte de véhicules électriques existante qui serait en fait surtout présente dans les campagnes pour transporter les denrées alimentaires depuis les exploitations vers les points de vente locaux et les gares. Les transports fluviaux reprendraient leur fonction d'antan, en approvisionnant les ports en matériaux de construction pour la rénovation des bâtiments existants. La demande dans les magasins et points de vente d'alimentation biologique exploserait, le nombre de magasins et d'emplois dans le domaine du coup se démultiplieraient. Le nombre de fabricants et de réparateurs de vélo augmenterait, le nombre d'emplois dans la construction de pompes à chaleur dans le pays augmenterait, la vente de matériaux isolants produits localement pour la rénovation des bâtiments augmenterait, la vente de vêtements de qualité conçus avec des matériaux sains et locaux augmenterait. Les gens seraient en meilleure santé, auraient plus d'énergie, seraient plus heureux, plus coopératifs, plus motivés, plus efficaces, plus confiants. Les activités utiles réalisées en groupe se démultiplieraient, les plantations de haies pour protéger les cultures du vent se démultiplieraient grâce à ces groupes, de même que les plantations d'essences d'arbres résistantes aux changements climatiques.

Voyant cette transformation inattendue qui se sera faite toute seule, constatant que la majorité de la population a adopté un mode de vie mesuré, et qui par dessus le marché rend les gens plus heureux, les élus changeraient enfin le contenu de leurs programmes pour continuer d'être élus, et cesseraient enfin de promettre une croissance impossible et une hausse du pouvoir d'achat devenue inutile, cessant du coup de dilapider l'argent de nos impôts dans la destruction même des ressources terrestres essentielles à notre survie.

Pour accélérer ce virage du troupeau de moutons, si un scénariste-réalisateur réussissait à imaginer une histoire réaliste, réellement plausible, d'une population qui change ses habitudes de vie, forçant du coup les industries et la production agricole à changer, changeant ainsi de fait aussi les élus, et que ce scénariste réussissait à en faire un film qui prend au coeur et qui donne réellement envie de changer ses habitudes de vie, nous réussirions sans doute à toucher et embarquer plus rapidement tous ceux qui continuent le nez dans le guidon sans avoir le temps ou l'envie de relever la tête. Pour que l'histoire d'un tel film soit réellement plausible, pour que nous puissions y croire réellement et nous donner réellement envie de faire de même, il sera important de se rapprocher de personnes compétentes en la matière, des scientifiques ou autres, en commençant par exemple à consulter les rapports du Shift Project :

Shift Project - Plan de Transformation de l'Economie Française

Shift Project - Agriculture

Shift Project - Publications

Sentir que la majorité de la population est en train d'enclencher un virage vers une vie plus mesurée est entrainant et motive d'autant plus à changer nos propres habitudes de vie dans ce sens.

Atteindre ce petit pourcentage de la population adoptant un mode de vie mesuré, qui la rend de fait plus heureuse, c'est le seul espoir pour que le reste de la population suive ensuite d'un seul bloc.