Le changement ne peut provenir que de la base des hiérarchies

Par définition, la démocratie est un système remontant :

Les élus bougent uniquement quand la base bouge. Celà ne sert donc strictement à rien d'aller voir les élus en leur expliquant que nous avons une bonne idée. Car les élus ne bougent que si il y a une réelle menace qu'ils perdent une bonne partie de leurs électeurs. Ça s'appelle la démocratie.

De la même façon, nous choisissons les entreprises dans lesquelles nous travaillons. Si nous ne sommes pas d'accord avec la façon dont est dirigée une entreprise en particulier, nous refusons de travailler dans ce genre de boite : nous ne postulons pas pour y travailler et nous démissionnons si nous découvrons a posteriori que la gestion de cette entreprise est contraire à nos valeurs. Une entreprise dans laquelle plus personne ne veut travailler est alors bien obligée de revoir son fonctionnement et ses valeurs si elle veut subsister.

De même, lorsque ce qu'une entreprise produit ne nous convient pas, est contraire à nos valeurs et à ce que nous souhaitons, nous cessons d'acheter ses produits. Une entreprise sans clients met la clé sous la porte. Si elle veut subsister, elle est alors obligée de produire autre chose, ou autrement.

Le seul moyen de changer l'ordre actuel du monde, c'est que la majorité de la population ait envie de changer et change dans les faits son façon de vivre au quotidien.

Le changement ne peut venir que de la base, et non du sommet d'une hiérarchie.

Les dirigeants de tous les pays démocratiques, afin d'être élus, ne promettent et ne font que ce que la population veut entendre. Tant que la majorité de la population n'est pas convaincue de la nécessité d'adopter un mode de vie plus mesuré, les candidats continueront de proposer des programmes qui continuent de détruire les ressources terrestres sans lesquelles toute vie sur cette planète est impossible, parce que leur seul objectif est d'être élu. Actuellement tous les candidats affichent dans leurs programmes la "reprise de la croissance" et la "hausse du pouvoir d'achat", ce qui ne laisse que le choix de trouver quel est le moins pire pour qui voter.

Nous avons la chance de vivre encore en démocratie, faisons en sorte d'y rester. Pour celà, le changement ne peut provenir que de la base : soyons de plus en plus nombreux à adopter un mode de vie mesuré, afin d'éviter la désorganisation et le chaos qui mènent à des régimes totalitaires.

Il n'y a rien à attendre du sommet d'une hiérarchie. Que ce soit les hiérarchies d'entreprises, de pays, ou d'unions de pays.

Le comportement irresponsable des sommets de hiérarchies

Qu'il n'y ait rien à attendre du sommet d'une hiérarchie est un fait. Fait constaté sur des décennies.

L'Union Européenne, comme n'importe quel pays du monde, n'a en effet qu'un seul mot à la bouche : "Croissance". Une seule priorité : la croissance.

Même si les stocks finis de ressources terrestres, sans lesquelles la croissance ne peut exister, ont déjà dépassé pour certains leur pic de production et qu'ils se vident chaque année un peu plus, ces sommets de hiérarchies continuent de croire encore, contre toute logique, que la croissance est possible. Etre dirigé par de tels irresponsables fait peur. Vraiment.

Pas une seule ligne dans la feuille de route de l'Union Européenne sur la fin proche du pétrole importé en Europe et sur l'organisation vitale à mettre en place pour réussir à nourrir la population européenne sans pétrole. Pas une ligne. Le sujet n'existe pas. On n'en parle pas au sein de l'UE. Le fait qu'il n'y aura bientôt, d'ici 10 ou 20 ans, plus suffisamment de pétrole importé en Europe ne fait pas partie des sujets traités par les dirigeants de l'Europe. L'Union Européenne a t elle prononcée, ne serait ce qu'une seule fois, l'importance d'adopter un mode de vie plus mesuré ? L'Union Européenne est elle en train d'anticiper les millions de morts de famine à venir lorsqu'il n'y aura plus assez de pétrole en Europe pour produire suffisamment de quoi nourrir toute la population ?

Un tel comportement, aussi irresponsable, des sommets de hiérarchies fait frissonner.

Ces élus dirigeants sont totalement déconnectés de la réalité physique du terrain, de la réalité géologique, du fait que les ressources terrestres comme le pétrole, le gaz, ou les minerais, existent en quantité finie sous la terre. Est ce parce qu'ils vivent désormais uniquement dans des bureaux, et parce qu'ils sont sensés gérer un territoire bien trop vaste pour pouvoir englober dans un seul cerveau toutes les variations et particularités physiques et géologiques de cet immense territoire, qu'ils sont de fait complètement déconnectés de cette réalité des limites physiques de la planète ?

C'est surtout que la seule chose qui compte à leurs yeux est de conserver leur siège d'élu. Ils ne se focalisent donc que sur une vision à court terme, en clamant dans le but d'être élu cette fausse promesse de "croissance" et de "pouvoir d'achat augmenté" impossible à tenir puisque les stocks de ressources terrestres sont proches d'être vides, et décidant délibérément de continuer à gaspiller et détruire ces ressources terrestres sans lesquelles l'espèce humaine, comme toute autre espèce sur Terre, a pourtant peu de chance de survivre. Même l'avenir de leurs propres enfants ne semble pas les préoccuper, celà leur importe peu que leurs propres enfants connaissent la famine, les guerres ou les maladies. Du reste combien de personnes âgées répondent souvent que, "fort heureusement ils ne seront plus là", ils seront morts avant de connaître cette période d'horreur où la planète ne sera plus vivable pour la majorité de la population. Et la réalité est que nous sommes majoritairement dirigés par des vieux, dont la majorité ne pense qu'à sauver le peu de peau qu'il leur reste, peu importe le reste du monde. De fait, les impôts que nous payons sous toutes ses formes continuent entre autres de financer les retraites que nombre de personnes âgées n'ont aucun scrupule à dépenser en gaspillant les ressources de pétrole par leur mode de vie démesuré, contribuant toujours plus à la destruction des ressources terrestres, celà leur est bien égal que les générations futures qui ne connaitront pas l'existence du mot "retraite" se déchirent ensuite pour survivre, du moment que ces personnes âgées, elles, ne connaissent pas la souffrance de leur vivant. Nous obligeons les jeunes générations à être solidaires avec les vieux en leur assurant de quoi vivre décemment le reste de leurs jours, mais une partie d'entre eux n'est pas solidaire avec les jeunes générations et continuent de contribuer au dérèglement du climat et au gaspillage des ressources, car l'avenir leur est égal puisqu'ils seront morts avant de connaître le chaos. Et malheureusement, la majorité de nos élus sont des vieux, dont le seul objectif est que le reste de leur vie soit douce, l'avenir des générations futures leur est bien égal. Si le chaos arrive plus tôt que prévu, accéléré par leur comportement irresponsable, et que le système de retraites n'existe plus, il ne faudra pas venir pleurer pour qu'on s'occupe d'eux. Evidemment que nous avons envie de prendre soin de nos ainés qui nous ont accompagnés dans notre jeunesse, mais nous aimerions pouvoir choisir qui nous aidons, nous souhaiterions aider ceux qui méritent réellement d'être aidés parce qu'ils ne démolissent pas notre avenir, et pour celà, le seul moyen est de connaître les personnes que nous aidons. Au lieu que nos impôts partent dans des caisses pour être redistribués à des personnes totalement inconnues pour nous.

Et nous tous, en votant pour ces dirigeants irresponsables vis à vis de l'avenir de l humanité, contribuons aussi à notre perte. L'argent de nos impôts, qui alimentent les caisses trouées de l'Etat et de l'Europe, finance cette destruction des ressources terrestres sans lesquelles nous ne pourrons survivre.

L'exemple irresponsable que montre l'Union Européenne

L'Union Européenne suit, et a toujours suivi, cet objectif prioritaire par rapport aux autres : le libre échange, c'est à dire "priorité à l'Economie".

Depuis peu, l'Europe essaie d'imposer des normes environnementales. Mais qui viennent en totale opposition avec le libre échange. Les deux ne sont pas compatibles. C'est l'un ou l'autre. Il serait temps de choisir.

Le libre échange, c'est échanger des produits entre les quatre coins du monde. Les dégagements massifs de gaz à effet de serre générés par ces transports sur des distances totalement démesurées, accélérant le dérèglement climatique, ne font ni chaud ni froid à l'Europe. Ni même les pollutions monstrueuses générées par l'extraction des énergies fossiles et des minerais. Priorité aux gains économiques récoltés grâce à la main d'oeuvre peu chère et aux pratiques environnementales désastreuses des pays lointains, les déforestations massives en première ligne, les élevages industriels et les pesticides utilisés en seconde ligne. Tout ça n'a que peu d'importance pour l'Europe, ça passe après la "croissance", croissance qui n'existe plus depuis les premiers chocs pétroliers, mais l'UE continue de faire l'autruche et de creuser le gouffre qui l'engloutit.

L'Union Européenne c'est la libre circulation de tout. Les pays au plus fort PIB délocalisent leurs usines dans les pays où le PIB est plus faible, où la main d'oeuvre est moins chère, pour augmenter les gains économiques. Du coup nombre de personnes dans les pays initialement avec un PIB plus élevé perdent leur emploi. Les PIB entre les pays du monde s'équilibrent, en retirant les emplois à certains pour le donner à d'autres. Justice ? Equité ? Le jour où il n'y aura plus de pétrole importé en Europe pour assurer les transports entre pays, serons nous prêts du jour au lendemain à produire à nouveau localement ? S'organise t on pour ? L'Europe anticipe t elle ?

L'Europe continue de promouvoir le libre échange qui empêche les agriculteurs locaux de survivre. L'Union Européenne continue de prioriser le libre échange avec des pays à l'autre bout de la planète qui fait une concurrence déloyale aux agriculteurs européens et qui les empêche donc de survivre, de se multiplier, et de transformer leurs pratiques agricoles : ces derniers sont en effet soumis au respect de normes environnementales imposées par cette même Union Européenne et qui font du coup monter leurs prix de vente. Contrairement à l'alimentation produite dans des pays lointains qui n'ont aucune contrainte de ce genre et qui peuvent vendre à très bas coût malgré le coût du transport sur de si longues distances. Les agriculteurs européens ont donc beaucoup de difficultés pour survivre. Leur nombre n'augmente donc pas. Leurs pratiques agricoles changent encore moins. Le jour où il n'y aura plus de pétrole importé en Europe, les pays européens seront ils prêts et organisés pour nourrir toutes leurs populations ? C'était possible il y a 2 siècles, avant l'avènement du pétrole, parce que la taille de la population mondiale était fonction de ce que nous étions capable de produire comme alimentation avec nos bras et quelques animaux de trait. Mais aujourd'hui, la taille actuelle de la population mondiale ne peut pas être nourrie sans l'aide du pétrole. La question qui se pose est donc d'anticiper au mieux et le plus rapidement possible la façon de produire notre alimentation sans l'aide du pétrole dès aujourd'hui, pour éviter des milliers de morts de famine dans quelques décennies.

L'Europe a un angle de vue prioritaire sur l'Economie. Plus il y a de consommation de cigarettes, de sucre, de grosses voitures bien lourdes comme les SUV, plus il y a consommation de quoi que ce soit, plus c'est bon pour l'Economie. Les conséquences néfastes pour les humains, la forêt, la biodiversité, les nappes phréatiques, ça ne pèse rien en comparaison des gains économiques, même si ces gains économiques chutent depuis les chocs pétroliers sans que personne ne se pose de questions sérieuses sur le sujet.

L'Union Européenne investit des sommes considérables dans la 5G ou la 6G, pour que la population puisse regarder des vidéos dans le métro, comme si c'était indispensable. De même l'Europe, tout comme les insatiables GAFA, investit des sommes monumentales dans l'intelligence artificielle et les immenses "data center" alors que le réseau Internet ne pourra plus être maintenu à l'avenir, lorsque les stocks de minerais seront à sec.

La 5G et l'IA ne nourriront personne. A la place, ces mêmes millions investis dans la réorganisation d'une agriculture locale et diversifiée sur l'ensemble du territoire permettraient de sauver des milliers de vies à l'avenir.

Le fait que sans ressources physiques et biologiques qui sont nécessaires à toute vie sur Terre il n'y a pas d'avenir pour tout être vivant, l'Europe n'en a rien à cirer, ça passe après. Le fait que des quantités de produits toxiques pour les humains et pour l'Environnement soient produites et échangées librement dans le monde et tuent des milliers de personnes, l'Europe s'en fout.

Les particules toxiques émises par toutes les centrales à charbon qui tuent des milliers de gens, l'Europe s'en fout. Y compris l'Allemagne qui possède des quantités faramineuses de centrales à charbon, parce que le pays n'arrive pas à s'en passer pour compenser l'intermittence de leurs surfaces gigantesques d'éoliennes et de panneaux solaires, surfaces qui ont été artificialisées et qui ne sont donc plus disponibles pour cultiver ou pour replanter des forêts.

Les quantités de morts dûs à l'obésité et la surconsommation de sucre, ça passe aussi après les gains économiques : la priorité c'est que les gens achètent un maximum de produits, qu'ils en meurent ça passe après. La viande bourrée d'hormones et d'antibiotiques cancérigènes provenant des pays du Mercosur, tout comme les pesticides cancérigènes utilisés dans ces mêmes pays pour produire l'alimentation des animaux européens, ça passe après les tentatives inutiles de retrouver une croissance impossible.

Le jour où il n'y aura plus de pétrole importé en Europe pour assurer les transports, serons nous prêts du jour au lendemain à nourrir localement toute la population ?

Enfin, en 2025, l'Union Européenne souhaite "négocier", voire retirer et annuler totalement le Pacte Vert.

Le constat :

La seule chose qui prime aux yeux de l'Europe c'est la croissance économique, même si cette croissance n'existe plus depuis des années et ne pourra plus exister.

De plus, avec un marché ouvert, la planification est impossible. Or pour l'énergie nous avons besoin de planifier sur le long terme. Il serait temps que l'Europe le comprenne. A défaut, serait il temps d'en sortir ?

Certains voudraient encore garder espoir, en expliquant que l'Union Européenne est une démocratie, qu'elle peut "entendre" les voix de la raison qui tentent de s'exprimer via les associations et les think tanks. Mais que pèsent ces petites organisations sans grand budget, face aux lobbies des gros industriels qui ont tous les moyens financiers qui coulent à flots pour payer autant de monde que nécessaire afin de convaincre les députés européens et les avoir à l'usure ou les corrompre ? Ce sont ces gros lobbies industriels au final qui "dirigent" l'Europe. Ne soyons pas aveugles.

L'Union Européenne suit les intérêts financiers de gros industriels, en se focalisant uniquement sur le court terme, en refusant d'anticiper le long terme qui risque du coup d'être violent en termes de chaos et de désorganisation pour survivre dans un monde sans pétrole.

Aucune anticipation de l'Europe face à la fin proche du pétrole.

Seul un territoire de petite taille peut être géré de façon sensé

Le territoire géré par l'Union Européenne est de fait démesuré, bien trop grand, concerne une population bien trop nombreuse, pour que l'UE efficace et réactive. De fait, la complexité administrative mise à en place pour gérer l'Europe freine la totalité des processus. On ne peut que mentionner la Politique Agricole Commune (PAC) qui oblige les agriculteurs à passer plus de temps derrière leur ordinateur que sur leur travail qui produit l'alimentation vitale sans laquelle un pays sombre si plus personne ne mange. Nous sommes encore en démocratie, cependant ces hiérarchies actuellement en place sont vécues dans certains cas comme des dictatures déguisées, puisqu'une fois élus les dirigeants font ce qu'ils veulent et se permettent d'appliquer l'opposé de leur programme initialement affiché avant les élections, certes sans morts ni torturés, mais soumettant injustement à des amendes ou des concurrences déloyales provenant de pays lointains. Les agriculteurs en particulier vivent ces pseudo-dictatures. La totalité des personnes payées à gérer et contrôler que les lois d'un territoire aussi gigantesque sont bien appliquées, depuis leurs bureaux loin de la réalité du terrain, seraient bien plus utiles si elles étaient employés plutôt dans les champs pour anticiper la production d'alimentation locale, afin d'être prêt le jour où il n'y aura plus de pétrole en Europe. Nos impôts servent entre autres à payer ces innombrables "contrôleurs" de bureau qui au final coulent les agriculteurs de leur propre pays sous un fardeau de normes et de lois à respecter qui leur font perdre un temps précieux en paperasse et formulaires à remplir qui entravent leur productivité. Il ne faudra pas venir pleurer de faim lorsque le pétrole fera défaut en Europe et que l'agriculture locale ne sera pas suffisamment organisée pour nourrir tout le monde.

Il parait évident que plus la taille de la population d'un territoire est grande, plus il est long de convaincre tout le monde de changer de direction. De fait, toute prise de décision prend un temps tellement démesuré, que toute décision initialement urgente à prendre finit par être actée trop tard, les dégâts sont déjà faits depuis longtemps. Il aura fallu plus de 10 ans, par exemple, pour que soit enfin "envisagé" (seulement envisagé...) l'interdiction du bisphenol A dans les matériaux en contact avec les denrées alimentaires. Sans pour autant être encore entré vigueur... C'est déjà trop tard pour tant de personnes touchées par de graves maladies liées à ce perturbateur endocrinien, dont l'endométriose. Forcément, avec les lobbies industriels qui veulent d'abord en priorité écouler leurs stocks de conserves, de poêles antiadhésives de type Téflon, et de contenants en plastique cancérigènes, la santé des consommateurs passe après. C'est pour la même raison que nombre de pesticides cancérigènes sont encore autorisés en Europe, les lobbies des gros producteurs de phytosanitaires ont tout l'argent nécessaire pour mettre toute la pression qu'ils veulent sur les députés européens afin de continuer d'autoriser la vente de leurs produits en Europe.

Si nous voulons prendre soin de notre santé, nous ne pouvons faire confiance à des hiérarchies : nous n'avons d'autre alternative que de nous informer nous-même de notre mieux, et de décider nous-même de ne plus acheter, ni consommer, ni utiliser de produits nocifs pour notre santé.

Redevenons réalistes, et acceptons que la taille d'un territoire et de sa population doit être raisonnable afin d'être gérée efficacement, de façon juste, sensée.

Diminuer la taille de la surface et de la population dirigées responsabilise les sommets de hiérarchies

Qui peut prétendre connaître chaque particularité d'un territoire lorsque ce dernier couvre une immense surface et une volumineuse taille de population ? Qui peut prétendre tout savoir et avoir suffisamment de temps pour prendre connaissance de toutes les informations nécessaires pour garantir de prendre systématiquement les bonnes décisions, informations qui sont différentes pour chaque partie de territoire physiquement et géographiquement distincte, informations qui sont différentes pour chaque partie de population ayant une culture locale différente ?

C'est tout simplement impossible.

Continuer de vouloir centraliser à l'extrême les décisions sur un territoire toujours plus vaste et couvrant une population toujours plus importante, dans l'unique but d'imposer par la force des lois que quelques personnes seulement jugent "justes", "équitables", "logiques", quand ces dernières ne peuvent connaître de leur vivant qu'une infime partie de la réalité du terrain de cet immense territoire et la massive population qui l'habite, mène à des décisions absurdes et à une mauvaise gestion des priorités. En effet, par ignorance et manque d'informations impossibles à collecter en un temps restreint, nous ne comptons plus les cas où la décision prise parmi les différentes options possibles n'a pas tenu compte de l'ordre des moindres inconvénients générés par chacune d'elles. Car c'est en général bien souvent de celà qu'il s'agit quand les dirigeants doivent prendre une décision : quelle est l'option qui génèrera le moins de dégâts, le moins de désastres, le moins de morts ? Comme prendre la bonne décision sans connaître la totalité des informations du territoire concerné ?

Les exemples illustrant l'absurdité d'un tel système centralisé à l'extrême ne manquent pas, ils sont légion. Prenons un exemple véridique pour l'illustrer. Celà partait d'une bonne intention, un fonctionnaire dans un bureau d'une grosse ville, spécialiste de la protection de la biodiversité, impose à un petit village bien loin de cette grosse ville l'interdiction aux chèvres de patûrer dans une zone où une plante protégée a été localisée : pour la survie de cette espèce il ne faut donc surtout pas que des chèvres viennent la croquer. Or il se trouve que la région entourant ce village présente des risques extrêmement élevés d'incendies, connus de longue date, avec des obligations locales de débroussailler cette zone en question où avait été localisée l'espèce protégée. Ce sont les chèvres qui, de tout temps, réalisaient cette tâche de débroussaillage obligatoire, seul moyen de freiner la progression des feux en cas d'incendies. Le berger en question, qui était aussi le maire du village, a eu toutes les peines du monde pour entendre cette gestion des priorités absurde qui lui était imposée par un inconnu dans un bureau d'une ville lointaine qui ne connaissait même pas la région en question et ses risques d'incendie. Car il s'agissait bien de sauver des vies humaines. L'inconvénient que représente ce risque de disparition de cette plante, qui aurait fini par cramer de toute façon lors d'un incendie, était moindre comparé au risque de morts en cas d'incendies. Le dérèglement climatique augmente la fréquence des incendies, et nous ne saurions ignorer la dévastation causée par les récents incendies en Australie, ou plus récemment encore de Los Angeles par exemple, dont la végétation aux alentours n'était pas suffisamment rase pour limiter la propagation des feux. Que de temps perdu et gâché dans les deux camps, simplement parce qu'un pouvoir centralisé ne peut connaître la totalité d'un territoire trop vaste.

Plus encore, remettre la totalité du pouvoir entre les mains de quelques personnes seulement au sommet de hiérarchies est dangereux : ce pouvoir qu'il est possible d'imposer via quelques têtes seulement attire la corruption et les abus. Il est évidemment tellement tentant pour les entreprises de réussir à convaincre ces quelques têtes, assises sur la source continue d'argent récolté de force via les taxes et les impôts, d'acheter leurs produits ou leurs services même si ces derniers s'avèrent plus néfastes que bénéfiques pour la population, quitte à recourir à la corruption si nécessaire.

Et nous sommes nombreux à participer à ces malversations lorsque nous travaillons dans ces entreprises sans scrupules ou lorsque nous sommes des fonctionnaires infantilisés par ces systèmes hiérarchiques imposant l'obéissance qui ne se posent du coup aucune question : pléthore d'entreprises et de prestataires en tout genre se précipitent vers ces sommets de hiérarchies afin d'en tirer un maximum de profits pour eux mêmes. C'est ainsi que nous voyons les entreprises conseiller et convaincre les fonctionnaires dirigeant d'investir des millions dans des projets qui vont à l'encontre de toute logique. Les administrations publiques sont considérées comme des poules aux oeufs d'or inépuisables desquelles l'argent coule à flots indéfiniment : les gros industriels ne se privent pas d'user de tous les moyens pour extirper un maximum de cette aubaine.

Là encore, prenons un exemple parmi tant d'autres pour illustrer ce phénomène. Une entreprise créant des camions poubelles roulant à l'hydrogène réussit à convaincre des élus de régions d'imposer l'utilisation de leurs camions dans les campagnes. Les communes de ces campagnes se voient ainsi imposer, sans avoir leur mot à dire, l'utilisation d'un camion poubelle coutant plusieurs centaines de milliers d'euros pour la fabrication d'un seul camion, et pesant plusieurs dizaines de tonnes qui détruiront inévitablement les petites routes de campagne et des villages qu'il faudra du coup reconstruire. Par ailleurs, il est connu et avéré que le rendement énergétique de l'hydrogène est déplorable : il faut en effet une énorme quantité d'énergie pour produire de l'hydrogène. De ce fait, utiliser l'hydrogène pour les transports est une aberration. Non seulement la personne élue ou fonctionnaire qui impose cette décision n'est pas au courant du rendement désastreux de la production d'hydrogène, parce qu'elle n'a même pas pris la peine de se renseigner, mais étant enfermée dans un bureau de ville loin de la réalité du terrain des campagnes, elle ne réalise pas que ce camion pèse des tonnes et qu'il va défoncer toutes les petites routes fragiles des campagnes et des villages. Tout le CO2 qui n'aurait pas été émis par un camion poubelle roulant au pétrole sera émis à dose équivalente, voire supérieure, par tout le CO2 généré pour fabriquer l'hydrogène et tout le CO2 émis pour fabriquer le béton nécessaire pour reconstruire les routes. Tout en creusant un peu plus le gouffre de la dette publique, de part les milliers dépensés pour la fabrication de ce seul camion, ainsi que les milliers nécessaires pour la moindre réparation d'un tel camion qui ne peut être réparé que dans un autre pays que le nôtre, auxquels se rajoutent encore les milliers nécessaires pour réparer toutes les routes de campagne.

Pourquoi les personnes imposant ce genre de décisions désastreuses ne font pas ce raisonnement jusqu'au bout avant de générer des dégâts monumentaux irréversibles ? Parce qu'elles sont trop déconnectées de la réalité du terrain. Ce n'est pas en restant enfermé dans un bureau dans une grande ville qu'on peut prendre conscience des spécificités de chaque partie d'un territoire bien trop vaste à gérer. C'est sans doute aussi parce qu'elles ne risquent pas de perdre leur poste en cas d'erreur grave.

Certains fonctionnaires auront en effet peut-être un doute, se disant intérieurement qu'il y a peut-être un risque qu'ils se trompent en décidant d'investir des sommes colossales dans un projet qui fera peut-être plus de dégâts que de bien, mais c'est le travers de l'administration française : "des erreurs, tout le monde en fait", se disent ils, "si réellement il s'avère que c'est une erreur, ce n'est pas grave, puisque les taxes et les impôts des contribuables sont obligatoires et viennent de toute façon renflouer les caisses même si elles sont percées - et puis, virer les fonctionnaires est interdit par la loi, et mon salaire augmente automatiquement avec mon ancienneté quoi que je fasse, donc aucun risque pour moi". C'est exactement pour cette même raison que les taux d'emprunt des pays sont si faibles comparés aux taux d'emprunt du privé : "de toute façon, les taxes et les impôts que la population est obligée de payer rembourseront toujours les emprunts des pays", même si ces pays sont gérés n'importe comment et dilapident l'argent par les fenêtres.

Nous sommes en droit de nous demander pour quelle raison les taux d'emprunt dans le secteur public sont si faibles quand nous constatons comment sont gérées les administrations publiques et comment sont utilisés les montants de ces emprunts. Personne, absolument personne, ne prêterait à une entreprise privée qui serait gérée de la même façon qu'un pays : c'est l'assurance de ne jamais revoir l'argent prêté. Lorsqu'un client n'est pas satisfait des services d'une entreprise, il cesse d'acheter les produits ou les services de cette entreprise. En revanche, même si nous ne sommes pas satisfaits des services publics, nous sommes contraints et forcés via les taxes et les impôts de rémunérer l'administration publique.

Quand nous subissons la dictature de ce genre de décisions absurdes qui va à l'encontre de toute logique par rapport aux spécificités du territoire sur lesquelles elles s'appliquent, et qui font plus de dégâts qu'autre chose, comment ne pas être révolté ? Comment ne pas avoir envie de se révolter ?

Si nous croisions dans la rue les personnes à l'origine de ces désastres, c'est à dire si ces personnes géraient des territoires suffisamment petits pour que nous ayons l'occasion de les croiser, nous pourrions au moins les informer en amont des conséquences irréparables qu'engendreraient leurs décisions. Ces personnes dirigeantes auraient aussi plus de mal à soutenir notre regard quand nous les croisons, une fois les dégâts vécus et subis, elle réfléchiraient donc un peu plus aux conséquences de leurs décisions avant de les prendre et de les imposer, d'autant plus qu'elles subiraient elles-mêmes les désagréments de ces conséquences puisqu'elles vivent sur ce territoire.

D'où l'importance de décentraliser le pouvoir sur des territoires les plus petits possibles en terme de surface et de taille de population, seul moyen qu'un territoire soit géré de façon sensée, permettant du coup une qualité des services publics.

Pourquoi continuer de vouloir centraliser au maximum alors qu'il est impossible de gérer à bien un territoire trop vaste qu'il est impossible de connaître dans toute son ampleur par toutes ces particularités locales ? Pourquoi s'obstiner à continuer dans cette impasse ?

Impasse dont ce même danger de mettre trop de pouvoir dans trop peu de paires de mains qui attire la corruption. Il est en effet tellement plus facile pour les grosses entreprises industrielles de convaincre à l'usure ou de corrompre uniquement quelques centaines de députés européens qui imposent ensuite leur dictature à une immense population toute entière, plutôt que de devoir persuader des milliers de maires de communes par pays, ou des millions de consommateurs par pays, d'acheter leurs produits et services à grand renfort de publicité qui viennent polluer leurs vies privées.

Cette hiérarchie monumentale qu'est l'Union Européenne est de fait dirigée dans l'ombre par les lobbies des gros industriels, qui ne voient que leur intérêt à court terme et qui n'anticipent ce qu'il adviendra de leurs entreprises le jour où il n'y aura plus de pétrole importé en Europe. Car sinon comment expliquer que l'Europe ne planifie pas l'avenir, en concentrant tous ses efforts sur la production la plus locale possible et la moins mécanisée possible, à commencer par l'agriculture, afin que le jour où la dernière goutte de pétrole importée en Europe aura disparu nous soyons prêts à nous nourrir suffisamment en étant le plus autonomes possible ?

C'est absurde d'avoir centralisé autant, comme si nous souhaitions mettre en place une sorte de dictature déguisée pour pouvoir imposer par la force, via des amendes à payer en cas de non respect des lois, ce que quelques personnes "croient être juste pour un si vaste territoire" alors qu'ils n'en connaissent personnellement qu'une infime partie pour pouvoir prendre les bonnes décisions quel que soit le lieu d'application.

Face à un système aussi absurde, il ne reste que la possibilité de quitter le pays, encore faudrait il trouver un autre pays où le pouvoir soit le plus décentralisé possible, s'il en existe. En attendant, à défaut de ne pouvoir refuser de payer les taxes et impôts pour des services publics de mauvaise qualité, au moins pour le reste des entreprises privées nous pouvons décider des produits et des services que nous achetons en choisissant ceux de qualité, en se contentant de ce qui est essentiel pour vivre.

Des territoires de maximum 150 personnes pour une organisation sensée

"La plupart des gens ne peuvent pas connaître intimement plus de 150 individus. C'est pourquoi le seuil critique de la capacité des organisations humaines se situe autour de 150. En deça de ce seuil de 150, les communautés, les entreprises, les réseaux sociaux et les unités militaires peuvent se perpétuer en se nourrissant essentiellement de connaissance intime et de rumeurs colportées. Nul besoin de rangs officiels, de titres et de codes de loi pour maintenir l'ordre." Sapiens - Une brève histoire de l'Humanité - Yuval Noah Harari

Un territoire sur lequel ne vit pas plus de 150 personnes peut être géré de façon sensée et efficace sans hiérarchie. Parce qu'il est possible pour chaque membre de ce territoire de connaître les 149 autres membres. Parce qu'il est possible pour chaque membre de ce territoire de petite surface de connaître les particularités, la physique, la géographie, le climat, les ressources existantes de ce territoire.

A défaut de pouvoir revenir trop tôt à de si petits territoires, étant donné la taille démesurée de la population aujourd'hui, nous pourrions en attendant au moins décentraliser au maximum, en commençant par redonner le maximum de pouvoir aux communes. Afin pour un dirigeant d'être le moins déconnecté possible de la réalité du terrain, de ce territoire qu'il dirige et de la population qui l'habite, pour prendre les meilleures décisions possible le concernant. Il est aussi plus difficile pour un dirigeant d'un tout petit territoire d'être corrompu ou de prendre de mauvaises décisions qui impactent ses habitants qu'il croise tous les jours et dont il faudra soutenir le regard.

De toute façon, le jour ou il n'y aura plus de pétrole en Europe, nous retrouvant sans moyens de transport, avec des routes moins utilisées et qui ne pourront plus être entretenues, et peut-être même sans moyens de communiquer à distance si le réseau Internet et téléphonique ne peut plus être entretenu, nous n'aurons d'autre choix que de relocaliser les décisions sur de petits territoires pouvant être parcourus à pied ou à vélo par ceux qui le dirigeront.

Enfin, l'agriculture qui impose la sédentarité a été possible pendant 12000 ans parce que le climat était devenu stable. Il est probable qu'à l'avenir le climat soit tellement déréglé que les êtres humains redeviendront des chasseurs cueilleurs nomades, vivant en petits groupes de moins de 150, ne nécessitant donc pas de hiérarchie, retrouvant leur esprit d'entraide et de cohésion.

Se reposer sur les hiérarchies est infantilisant

Laisser reposer l'entière responsabilité de nos vies sur les dirigeants de hiérarchies est infantilisant. Que ce soit au sein d'un pays ou d'une entreprise.

Il est de même trop facile d'accuser les sommets de hiérarchies de tous les maux de la planète. Car nous sommes des consommateurs. Tout ce que nous achetons a un énorme impact. Plus nous achetons de produits et services, plus nous dégradons nos propres ressources terrestres vitales pour notre survie.

Il est trop facile de voter pour l'augmentation du pouvoir d'achat et de continuer par ailleurs d'acheter la viande la moins chère provenant d'élevages industriels à l'autre bout du monde, gaspillant les ressources en pétrole qui pourraient être utilisées plutôt pour réorganiser la production locale d'alimentation, et dégageant du coup des tonnes de gaz à effet de serre émis par ces transports internationaux, déclenchant toujours plus de tempêtes, inondations, incendies et sécheresses. N'allons pas ensuite accuser uniquement les pouvoirs publics d'être des incapables. Ils sont des incapables surtout parce qu'ils ne savent pas expliquer à la population que la hausse du pouvoir d'achat et la survie de l'espèce humaine sont incompatibles.

N'attendons plus rien des sommets de hiérarchies, surtout celles couvrant un territoire démesuré.

Il est temps de nous responsabiliser.

Dans un monde sans hiérarchies en place, nous serions tous obligés de nous responsabiliser, faisant chacun de notre mieux, en respectant et en aidant notre entourage de notre mieux, nous serions beaucoup plus coopératifs et respectueux.

A défaut malheureusement de ne pouvoir se substituer à la dictature de ces hiérarchies centralisées à l'extrême, la seule marge de manoeuvre que nous ayons est de changer nos modes de vie, d'adopter une façon de vivre plus mesurée.

C'est le seul levier dont nous disposions. Choisissons d'adopter concrètement un mode de vie mesuré. Choisissons de voter avec notre portefeuille. Choisissons de voter en consommant le moins possible, en achetant uniquement ce qui est nécessaire pour vivre.

Nous sommes plus heureux lorsque nous prenons nous-mêmes nos responsabilités.