Liberté d'expression
Qui peut prétendre détenir la vérité et être certain de ne jamais se tromper ? Qui peut prétendre tout savoir et décider de ce qui est bon pour l'humanité toute entière ?
Personne.
Ceux qui se croient légitimes d'imposer à l'humanité entière ce qui a le droit d'être dit et ce qui n'a pas le droit d'être dit sont dangereux. A fuir comme la peste : ils représentent un danger extrême. Car ce sont eux qui mettent en place des dictatures qui font des milliers de morts. Il y a suffisamment d'exemples dans le passé pour constater et acter que dès que la liberté de parole est supprimée sous une dictature en place, le nombre de torturés et de morts est désastreux.
De plus, interdire certains propos par la force ne fait qu'augmenter la haine ressentie par ceux qui sont de la sorte opprimés. Interdire la liberté de parole déclenche la haine et accélère l'escalade de la violence.
Préserver la liberté d'expression
Il est vital de conserver la liberté d'expression.
C'est en communiquant avec d'autres, en échangeant des idées et des points de vue différents, que nous évoluons et progressons vers de meilleurs chemins. A l'inverse, couper la communication fige la situation actuelle en l'état, plus rien ne bouge ni n'évolue, chacun reste bloqué sur ses idées et ses croyances, il n'y a alors plus aucun espoir d'amélioration.
S'enfermer dans un microcosme de personnes qui pensent uniquement comme nous, c'est sécurisant et confortable parce que personne ne nous contredit. En revanche, c'est fermer la porte à toute évolution qui aurait pu nous mener à encore mieux. Quel est le risque ? Si nous estimons avoir des valeurs suffisamment solides, alors nous ne craignons pas d'écouter des avis différents des nôtres, tant qu'ils sont exprimés calmement. De la même façon, si nous avons envie que nos idées soient comprises et même peut-être adoptées, il est nécessaire d'en parler, de communiquer. Toujours en restant calme. C'est un échange, un partage d'idées, qui amène la réflexion, et qui permet d'évoluer, ou pas. Nous pouvons rester sur nos positions, mais nous pouvons aussi avancer et modifier nos perceptions et notre compréhension pour nous construire des avis légèrement différents, voire très différents. En revanche, si chacun reste dans son petit confort social en ne fréquentant que des personnes qui pensent exactement comme eux, ce n'est certainement pas ainsi que le monde ira mieux. L'intolérance ne mène qu'aux guerres et aux conflits. La fermeture d'esprit ne mène qu'à la haine et à la violence.
Ce n'est donc pas en restant dans notre milieu de personnes qui pensent exactement comme nous, en refusant de voir et de communiquer avec des personnes qui ont des avis différents, que le monde ira mieux. Couper la communication ne génère que de la haine et contribue à l'escalade de la violence.
Quels que soient les messages ou les idées que nous souhaitons communiquer, nous pouvons les communiquer calmement, avec un ton neutre. En restant ouvert et à l'écoute des retours, tout en en restant calme, que les avis des autres aillent dans le même sens que nous ou qu'ils soient différents. Communiquer calmement et échanger avec des personnes ayant des avis différents nous permet de réfléchir, de nous poser des questions, d'avancer en se faisant au fil de l'eau notre propre avis. Plus les échanges auront été nombreux et variés, moins il y a de risque d'erreur et de faire fausse route.
Le meilleur moyen de communiquer est de se retrouver en face à face, car celà permet de voir le comportement de l'autre et d'entendre la tonalité de sa voix. En effet, lorsque nous souhaitons faire passer un message ou faire comprendre une idée, 93% du contenu des échanges passent essentiellement par le langage corporel (55%) et par l'intonation de la voix (38%). Seulement 7% du message passent par les mots. Les messages écrits, sans se voir ni s'entendre, et surtout les très courts messages, ne font que des dégâts, souvent irréversibles. Se voir en réel pour échanger est le seul moyen de garantir la compréhension réelle du message que nous souhaitons faire passer, ou que notre interlocuteur a voulu nous transmettre.
Communiquer avec calme et respect
Si nous nous retrouvons face à des personnes qui s'expriment avec agressivité, sur un ton violent, qui génèrent de la haine au sein de leurs interlocuteurs et en nous-mêmes, il y a deux options :
- Soit nous sommes suffisamment solides pour rester calme et tenter de communiquer avec ces personnes en essayant d'apaiser leur ton
- Soit nous sommes trop fragiles pour celà, parce que ces personnes nous font peur ou bien font monter en nous une haine grandissante, et à ce moment là si nous ne sommes plus capables de rester calme alors il vaut mieux fuir ces personnes et ne plus les voir. C'est en effet moins pire que de réagir avec des propos aussi agressifs que les leurs et qui ne font qu'exacerber la haine et la violence en face.
C'est un réel tour de force, et marque de grande force intérieure, que de savoir rester calme, la tête froide, face à quelqu'un dont le ton monte, ou qui agit de façon perverse. Ces personnes qui réussissent à garder leur sang froid sont rares, et de grande valeur. Si nous ne sommes pas assez solides pour rester calme et ouvert d'esprit pour continuer de parler calmement à des personnes au comportement violent, alors un moindre mal est de couper la communication avec ces personnes, avant de nous laisser être envahis par la haine qui nous détruit.
Lorsque fréquenter une personne, ou lorsque l'écoute ou la lecture de certains media, fait germer et n'entretient en nous que de la haine envers d'autres, ou nous détruit intérieurement, c'est à chacun d'être suffisamment responsable pour couper la communication avec cette personne, ou pour ne plus écouter ni lire les informations diffusées par ces media.
Enfin, si des personnes ou des media nous harcèlent, c'est alors à la justice de s'en charger, c'est à chacun de faire appel aux forces de l'ordre.
Il est en effet très différent de :
- laisser la liberté à chacun de s'exprimer, en laissant libre quiconque l'a décidé d'écouter ou de lire ses propos
- interdire à quiconque le fait de forcer quelqu'un à les écouter et à les suivre, via le harcèlement ou par des menaces
Si une personne nous harcèle et ne respecte pas notre vie privée, nous pouvons alors faire appel aux forces de l'ordre. C'est dans ce dernier cas uniquement où l'usage de la force est nécessaire : dès lors qu'il y a agression verbale ou physique, ou harcèlement avéré. C'est le seul cas où les forces de l'ordre interviennent : en cas de légitime défense.
Dans une moindre mesure, certes, mais la mise en place de dictatures commence souvent par là, il est important de ne pas laisser toute forme de publicité envahir nos vies privées. C'est par ce biais que toute propagande commence. De la publicité, des tentatives d'arnaques croissantes et des messages de propagande non sollicités, envahissent de plus en plus nos boites aux lettres, nos messageries électroniques, nos téléphones, nos messageries téléphoniques, nos SMS, la télévision, les sites internet et les réseaux sociaux que nous consultons. C'est une forme de harcèlement, contre laquelle il convient de saisir la justice et de dénoncer les pratiques qui sont interdites via les services actuellement en place, même si ces services se font actuellement totalement dépasser par le nombre de dépôts de plainte et sont de ce fait pour l'instant peu efficaces. Pour se prémunir de la publicité, nous pouvons au moins cesser de regarder la télévision et nous pouvons ajouter un bloqueur de publicités sur nos navigateurs pour ne plus être envahis sur les sites web que nous consultons. Derrière ces publicités qui nous poussent à consommer toujours plus de choses dont nous n'avons pas vraiment besoin, se trouvent ces mêmes lobbies de gros industriels qui dirigent les pays et l'Union Européenne dans l'ombre. Ne les laissons pas nous influencer en les laissant envahir nos vies privées. Sachons mettre des barrières de protection contre ce genre d'intrusions forcées dans nos vies privées, que nous n'avons pas demandées, et qui ne respectent souvent pas les lois actuellement en place, qui sont encore malheureusement trop permissives.
L'importance de choisir des media au ton calme et respectueux
Chacun choisit les personnes qu'il souhaite rencontrer, voir, et avec qui échanger, selon qu'il s'agit de personnes qui communiquent calmement, ou à moins d'être suffisamment solide pour échanger avec elles calmement. De même, chacun choisit les sources d'informations qu'il souhaite visualiser ou lire : journaux, vidéos, sites web...
Nous n'obligeons personne à lire, écouter, ou regarder un media quelconque. C'est la responsabilité de chacun de choisir les media ou les sources d'informations qu'il souhaite lire ou écouter. Si des media, quelque soit leur couleur politique ou apolitiques, prônent la violence ou génèrent en nous de la haine, c'est la responsabilité de chacun d'arrêter de les lire, de les écouter, ou de les visionner.
Ne serait ce qu'un débat entre politiciens ou journalistes qui se crachent des accusations à la gueule : c'est être responsable que de ne pas regarder ni écouter ces éclats de violence, qui déteignent ensuite sur nous en générant en nous de la haine. Ou de choisir l'option encore plus radicale de ne plus écouter ou lire les informations, de se couper des media et ne plus être au courant de ce qui se passe ailleurs qu'autour de chez soi : cette solution reste moins pire que d'écouter des media qui génèrent de la violence et de la haine.
De la même façon, les réseaux sociaux représentent un danger extrême par le fait que les algorithmes qui sélectionnent les messages qui s'affichent à l'écran d'un utilisateur sont programmés pour n'afficher que du contenu qui corresponde aux centres d'intérêt repérés pour cet utilisateur en particulier. Ce dernier ne verra donc que des messages dont le contenu correspond à ses idées, ses croyances, ses sujets d'intérêt. Non seulement il n'évoluera donc jamais dans son schéma de pensées qui stagnera dans son état actuel, mais par dessus le marché cet utilisateur aura l'impression que le monde entier pense comme lui puisqu'il ne voit que des messages qui lui plaisent, sans avoir conscience que les algorithmes ont fait un tri préalable en amont. C'est ainsi que nombre de personnes se font embrigader dans des systèmes de pensées dangereuses et extrêmes, pouvant mener à la violence. Si nous voulons éviter ce genre de travers très perverses, fuyons les réseaux sociaux, ou au moins tous ceux qui diffusent de la haine et de l'agressivité.
Fuyons les personnes et les media qui génèrent en nous de la haine pour d'autres.
L'importance de respecter la vie privée
Plus la situation va devenir difficile avec la diminution des ressources terrestres, plus la survenue de dictatures est à redouter. Le passé ne manque pas d'exemples d'horreurs que les régimes totalitaires, de gauche comme de droite ou même du "centre", sont capables de faire lorsqu'elles se mettent à surveiller le contenu des messages de quiconque. La moindre interprétation de travers, le moindre propos qui ne leur plait pas, et l'auteur se retrouve dans des goulags ou dans des camps de concentration, après avoir été atrocement torturé.
C'est en amont qu'il convient de protéger les échanges que nous souhaitons conserver privés. C'est parce que la liberté d'expression est sans cesse menacée qu'il convient que le contenu de nos échanges reste caché.
Les messageries notamment devraient toutes être des espaces privés et respecter la confidentialité de nos échanges, nul n'a le droit de connaître le contenu de nos échanges avec d'autres. Le contenu de nos messages devrait donc être crypté, c'est à dire indéchiffrable pour des inconnus. Il est donc judicieux d'opter pour des services de messagerie qui soient cryptés, et idéalement qui le soient de bout en bout comme Signal.
Un service de messagerie crypté de bout en bout signifie que seuls les auteurs des messages ont les clés pour déchiffrer leurs messages. Un service de messagerie crypté, mais pas de bout en bout, signifie que l'entreprise qui propose ce service détient les clés pour déchiffrer les messages de tous ses clients.
Malheureusement concernant les boites mail, même en utilisant des messageries comme Proton et Tuta qui cryptent de bout en bout, encore faudrait il que les destinataires à qui nous écrivons aient eux aussi opté pour le même service de messagerie sécurisé. Or, quel espoir avons nous de convaincre tout le monde d'utiliser le même service de messagerie pour les mails ? Du reste, pour le moment la majorité de la population n'a pas conscience de l'importance de crypter le contenu de ses mails, et utilise en majorité des services de messagerie non cryptés. Même si un petit groupe de personnes décidait d'utiliser le même service de messagerie crypté de bout en bout pour leurs mails, il suffit qu'un destinataire d'un des mails transfère ce mail par mégarde à une autre personne utilisant une boite mails non cryptée et hop, le contenu de ce message est devenu lisible par n'importe quel intrus ou n'importe quel algorithme. Si nous tenons réellement à ce que le contenu de nos messages reste confidentiel, n'utilisons surtout pas les mails. Utiliser des messageries cryptées permet néanmoins d'éviter que n'importe quel employé ou n'importe quel algorithme de l'entreprise en question n'ait accès au contenu de nos messages sans même avoir besoin de clé pour les déchiffrer. Curieux comme il y a une attention très forte depuis quelques temps sur l'importance de crypter le contenu des messages sur les applications du type Signal, mais qu'en revanche concernant les mails il n'y ait pas cette même exigence.
Néanmoins, utiliser un service de messagerie crypté ne suffit pas, puisque sous la pression des autorités policières, ces services de messagerie peuvent être sommés de divulguer le contenu de nos messages, ou à défaut nos adresses IP. Proton par exemple a déjà cédé plus d'une fois en divulguant les adresses IP de certains de leurs utilisateurs, menant notamment à l'arrestation de militants pour le climat.
Gardons en mémoire qu'utiliser Internet, le téléphone, et dans une moindre mesure le courrier papier, présente toujours un risque que nos communications soient interceptées. Surtout via Internet et le téléphone, c'est devenu tellement simple pour les algorithmes de récupérer automatiquement des informations personnelles nous concernant. Si nous voulons augmenter notre sécurité sur Internet en masquant nos adresses IP, il devient indispensable d'utiliser un VPN, et même de le combiner avec le réseau Tor. Malgré celà, les failles de sécurité sont toujours possible. Ne serait ce que via l'un de nos contacts qui peut avoir un mot de passe trop facile à deviner, ou qui divulgue involontairement son mot de passe, permettant alors à un individu malveillant de se faire passer pour lui en essayant de nous extorquer des informations personnelles.
Gardons en mémoire que même avec des services qui chiffrent et cryptent nos données, les autorités dans n'importe quel pays sont en mesure de changer les lois à tout moment, forçant ainsi les entreprises à divulguer et à décrypter les données. Si nous voulons vraiment garder privés et cachés certaines de nos opinions, idées, ou tout autre aspect de notre personnalité, il ne faut pas les divulguer via Internet, ni par téléphone, ni par courrier.
Celà peut paraitre exagéré et paranoïaque de souhaiter que nos conversations restent privées, beaucoup aiment en effet à rétorquer qu'ils n'ont rien à cacher et ne redoutent donc rien. Néanmoins, la perversité de certains êtres humains n'est plus à démontrer, et les exemples de surveillance de masse dans l'histoire ne manquent pas pour prouver qu'il est nécessaire de rester vigilant quant au caractère privé de nos messages.
Pourquoi nos données personnelles sont elles surveillées et analysées en continu par des algorithmes ? Parce que celà permet de mieux nous contrôler. Pour mieux nous contraindre, mieux nous soumettre, mieux nous manipuler. De façon directe, en nous interdisant l'accès à certains droits et services si notre comportement est jugé "mauvais". De façon indirecte et insidieuse, en sachant quelles publicités nous afficher pour nous pousser à consommer toujours plus, en sachant quels discours prononcer pour récupérer des votes et être élus, en sachant quels fils d'actualités et d'informations nous afficher sur les réseaux sociaux et autres plateformes pour diffuser la peur ou nous pousser par la pression des media et autres groupuscules vers un comportement et une forme de pensée unique et totalitaire. Pourquoi nos données personnelles seraient elles analysées en continu si ce n'est pour nous contrôler ?
Accepter d'être surveillé en permanence, c'est renoncer à la liberté d'expression.
Dire « je n’ai rien à cacher parce que je ne fais rien de mal », celà revient à dire que « je me moque de la liberté d’expression parce que je n’ai rien à dire ». Edouard Snowden
La liberté d'expression n'est jamais "acquise" : la preuve en est que des messages diffusés sur des réseaux sociaux, donc des messages non cryptés, dont les auteurs ont le souhait qu'ils soient lus par un maximum de monde, sont régulièrement supprimés par les administrateurs de ces réseaux sociaux parce qu'ils sont jugés "inacceptables" ou allant à l'encontre de la "ligne de pensée majoritaire" du moment. Les personnes à la tête de ces réseaux sociaux prennent aussi parfois la décision de supprimer carrément le compte d'un utilisateur en lui retirant la possibilité de recréer un compte afin qu'il n'exprime plus ses idées et opinions sur ces réseaux sociaux. De même, certains media reçoivent des menaces de l'Etat (non renouvellement des chaînes de télé, amendes, poursuites pénales,...) lorsque certains de leurs contenus sont jugés "inacceptables" aux yeux de ceux qui sont au pouvoir à ce moment là.
De là à ce que soient appliquées le même genre de restrictions suite à l'analyse de nos messages privés par des algorithmes, il n'y a qu'un pas.
Un exemple des conséquences dramatiques que pourrait donner la surveillance de masse :
Les algorithmes qui analysent nos données numériques sont en mesure d'établir une "note" pour chacun de nous, basée sur les casiers judiciaires, ce que nous disons sur les réseaux sociaux, ce que nous achetons, et même la note de nos amis.
Cette note, établie à partir d'algorithmes médiocres, ne représente pas ce que nous sommes : nous ne nous résumons pas à nos données numériques, nous sommes plus que celà. Seuls nos proches, qui nous connaissent réellement parce qu'ils nous voient agir régulièrement sous leurs yeux, sont capables de dire si nous sommes quelqu'un de confiance.
Si nous avons une note basse, celà pourrait nous empêcher d'obtenir un emploi, un prêt bancaire, un rendez-vous professionnel, un visa...
La pression sociale est la plus forte et la plus subtile des formes de contrôle.
Cela créé une société où l'auto-censure et la peur du risque sont la nouvelle norme.
Lorsque les algorithmes jugent tout ce que nous faisons, nous devons protéger le droit à l'erreur.
Lorsque tout est mémorisé par le « big data », le droit à ce que nos erreurs puissent être oubliées est nécessaire.
La vie privée, c'est avoir le droit d'être humain.